Comment s’organise le travail avec les jeunes ?
Mélodie J. : On use des nouvelles technologies pour garder le contact avec les jeunes : mail, téléphone, plateformes diverses en ligne. Nous, formateurs, comme nos stagiaires, redoublons d’efforts pour rester « connectés » en adaptant les modules et les priorités d’avancement !
Diana P. : Le travail avec les jeunes s’organise autour de notre relation avec eux établie lors des ateliers à l’e2C et notre connaissance de leurs acquis, forces ou faiblesses.Avec le travail à distance, il faut réinventer le contact qui n’est plus en présentiel.Le contact oral peut survivre par téléphone. Par ailleurs, le mail rempli une nouvelle mission : inciter le jeune à poursuivre sa progression derrière un écran.
Suthar A.: En équipe, nous avons convenu de maintenir un planning pour préserver un cadre, des repères pour nos jeunes et nous-mêmes. Chaque matin, les formateurs envoient les consignes de travail aux jeunes par mail. Selon les matières, les exercices peuvent se faire sur papier, sur des plateformes de travail en ligne telles que : ON LINE FORMA PRO, Clic N Job, Emploi Store, Casimire ou sur d’autres sites que nous tentons d’apprivoiser !
Flavie L. : Le travail à distance ne permet pas de couvrir l’ensemble des besoins de nos stagiaires. Il n’autorise pas (par exemple) le travail en groupe, limite fortement l’interactivité entre les stagiaires eux-mêmes et avec le formateur…De plus, cette forme de travail fait apparaître de fortes fractures entre ceux qui sont équipés et non équipés, ceux qui maîtrisent ou pas l’outil numérique.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Issa D. : Maintenir le lien avec les jeunes à distance (certains répondent difficilement au téléphone). Le manque de matériel pour certains pour accéder aux plateformes en ligne. Avoir une réponse téléphonique immédiate lorsqu’on les appelle, gérer les mails reçus hors des créneaux des ateliers.
Mélodie J. : La difficulté principale réside en l’organisation du temps de travail. Nous nous sommes attachés à proposer un planning type par journées-matières pour faciliter le travail des jeunes mais confinés chez eux ce n’est parfois pas évident pour eux de s’y retrouver et de se concentrer. Ils s’accrochent.
Comment réagissent-ils ?
Naima Y. : Ce confinement est difficile pour eux, le fait de garder le lien avec eux leur fait énormément plaisir. À mon avis, on ne doit pas être exigeant s’il n’y a pas eu de travail régulier au niveau des ateliers. L’E2C leur manquent énormément et ils ont hâte de reprendre. Bravo à eux !!
Diana P. : Ils vivent plus ou moins bien le confinement avec des conditions de travail plus ou moins favorables. Ils peuvent avoir besoin d’être encadrés, suivis, mais parfois ils préfèrent se détacher pour mieux vivre les conditions de vie imposées contre leur gré et qui nous touchent toutes et tous.
Suthar A. : La plupart des jeunes réagissent bien et semblent s’être bien adaptés au nouveau fonctionnement… Quelques jeunes semblent moins bien vivre le confinement pour des raisons diverses, parfois inconnues et nous n’hésitons pas, dans ces cas-là, à solliciter la référente sociale de l’école pour leur apporter une écoute particulière.
Se projeter sur « l’après confinement », échanger avec l’extérieur semble faire grand bien à tout le monde même si nous avons tous hâtes que cet épisode angoissant se termine et qu’on passe enfin à la saison suivante ! Qu’on se réunisse tous autour d’un bon petit déjeuner, copieux et joyeux !